Raguse
LES VILLES BAROQUES DE LA PROVINCE DE RAGUSE SONT UN MONDE EN SOI
Avec le terrible tremblement de terre de 1693,
qui détruisit presque tout le sud-est de l’île,
la reconstruction des villes est entreprise immédiatement sous l’impulsion
des autorités locales, de l’aristocratie, des urbanistes et des architectes.
Le baroque sicilien se concentre dans cette partie de l’île.
En se déplaçant par les villes de Ispica, Modica et Raguse
nous visiterons de véritables joyaux de l’architecture baroque sicilienne.
À partir du XVIᵉ siècle la prédominance espagnole se fait sentir de façon plus nette dans le domaine artistique, tout d’abord par une vigoureuse démarche contre-réformiste, puis par une richesse et une exubérance baroque davantage hispaniques.
La Sicile est marquée très tôt par le pouvoir et l’influence de la Compagnie de Jésus, créée en 1540 par l’Espagnol Ignace de Loyola, instrument de propagande au service de la foi, ce mouvement devait combattre toute menace contre les empires catholiques.
Bâties sur le modèle des églises du Jésus de Rome, les églises jésuites de Sicile ont les mêmes caractéristiques. La nef unique est spacieuse et dégagée, pour que l’autel soit visible de toute l’assemblée et que le prêche atteigne chaque participant. Alliant solennité, puissance, richesse et clarté. L’espace intérieur est annoncé dès la façade : la nef centrale, large et haute, est flanquée de deux nefs plus basses.
Mais bientôt le baroque sicilien aura son propre développement indépendant, en particulier en ce qui concerne les détails et la mise en œuvre des éléments décoratifs .
Le paysage est vraiment attrayant; avec ses champs et les vergers séparés par des murets et de nombreuses fermes anciennes. Mis à part la merveilleuse variété d’endroits pour les amoureux de la nature, comprenant les réserves naturelles de Pantalica, Vendicari et Parco Forza .
L’extrémité de la Sicile s’insinue dans la mer avec le plateau des Iblei, qui sont marqués profondément par les carrières, gorges étroites, formés par des parois perpendiculaires, creusées lentement par les cours d’eaux qui coulent du Mont Lauro.
La plus célèbre de ces carrières est celle creusée par l’Ispica, qui a donné le nom de “Cava d’Ispica”. C’est une vallée de 13 km, qui s’étend entre Modica et Ispica. Elle est très intéressante pour l’étude de l’évolution des premières installations humaines, dont il reste des témoignages importants : nécropoles, longues galeries à niches, habitations troglodytes, catacombes d’époque chrétienne, tombes byzantines et constructions d’époque médiévale. Le Parc archéologique de la “Forza” renferme de nombreux sépulcres de la basse Cava d’Ispica et on peut le rejoindre par les cent marches creusées dans la roche.
Dans les alentours se trouve Pantalica, identifié avec l’antique Ibla, un des centres habités les plus anciens de la Sicile orientale, très important pour l’étude de l’âge du bronze et du fer. Ce fut le siège d’un petit royaume florissant entre le XIIIᵉ et le VIIIᵉ siècle av. J.-C. .
La réserve naturelle des marécages de Vendicari est la zone humide la plus importante de la Sicile et l’une des plus méridionales de l’Italie. La variété des milieux le long des côtes et dans les marécages en fait un véritable réservoir et un refuge précieux de flore et de faune. Les étangs, localement connus comme “pantani”, font partie de l’ensemble des marais salants côtiers de la Sicile sud-orientale.